Le réalisateur Park Chan-wook (à g.) de «Decision to Leave» et l'acteur Song Kang-ho de «Broker» posent pour une séance photos après avoir remporté le Prix de la mise en scène et le Prix d'interprétation masculine, respectivement, au 75e Festival de Cannes, le samedi 28 mai 2022.
Le cinéaste Park Chan-wook pose pour une séance photos après avoir remporté le Prix de la mise en scène pour «Decision to Leave» à la cérémonie de clôture de la 75e édition du Festival de Cannes, le samedi 28 mai 2022. (AFP=Yonhap)
Une séquence du film «Decision to Leave» réalisé par Park Chan-wook (Photo fournie par CJ ENM. Revente et archivage interdits)
CANNES/SEOUL, 29 mai (Yonhap) -- Les Sud-Coréens Park Chan-wook et Song Kang-ho ont remporté samedi le Prix de la mise en scène et le Prix d'interprétation masculine, respectivement, au Festival de Cannes 2022.
C'est la première fois dans l'histoire du cinéma du pays que des films coréens se voient attribuer deux titres en même temps à l'un des plus prestigieux festivals de cinéma au monde.
A la cérémonie de clôture de la 75e édition du festival tenue au Grand Théâtre Lumière à Cannes, Park a reçu le prix dédié au meilleur réalisateur pour son film d'amour «Decision to Leave» (Heojil Kyolshim).
C'est son troisième trophée récolté à Cannes après le Grand Prix, la deuxième plus haute distinction au festival, pour son thriller «Oldboy» en 2003 et le Prix du jury, la troisième honneur, pour son film d'horreur «Thirst, ceci est mon sang» en 2009.
Il est devenu aussi le deuxième réalisateur sud-coréen à remporter une distinction dans cette catégorie après le cinéaste de renom Im Kwon-taek pour son film dramatique historique «Ivre de femmes et de peinture» (Chiwaseon) en 2002.
Dans son discours d'acceptation, Park a salué l'industrie cinématographique mondiale pour avoir surmonté plusieurs années de pandémie de nouveau coronavirus (Covid-19).
«Il y a eu un moment où les spectateurs ne fréquentaient plus les salles de cinéma mais ça a été l'occasion de nous rendre compte de la valeur des salles de cinéma», a-t-il déclaré. «Alors que nous avons de l'espoir et de la force pour surmonter cette pandémie, je suis persuadé que nos films et nous les cinéastes garderont les salles de cinéma et le cinéma vivants pour toujours».
Il n'a pas oublié de remercier ses principaux acteurs, Park Hae-il et Tang Wei, en disant qu'«avant tout, mon amour pour Park et Tang va au-delà de toute expression».
Mettant en vedette l'actrice chinoise Tang de «Lust, Caution» (2007) et l'acteur sud-coréen Park de «Memories of Murder» (2003), «Decision to Leave» raconte une histoire d'amour entre un inspecteur de police et la suspecte dans une enquête sur la mort du mari de celle-ci.
L'acteur sud-coréen Song Kang-ho (2e depuis la g.) célèbre son Prix d'interprétation masculine pour «Broker» lors de la cérémonie de clôture de la 75e édition du Festival de Cannes, le samedi 28 mai 2022. (AFP=Yonhap)
Song a gagné le Prix du meilleur acteur pour son rôle d'un courtier de bébés dans «Broker» (Les Bonnes Etoiles), film écrit et réalisé par le cinéaste japonais et lauréat de la Palme d'or 2018, Hirokazu Kore-eda.
C'est le premier titre qu'il a obtenu à Cannes même s'il est apparu dans plusieurs films récompensés dont «Parasite» de Bong Joon-ho (2019) et «Thirst, ceci est mon sang» de Park Chan-wook (2009). Il a également fait partie du jury de la précédente édition du festival de Cannes.
Song est aussi devenu le premier acteur sud-coréen à avoir décroché un Prix d'interprétation à Cannes. Jeon Do-yeon avait de son côté remporté le Prix d'interprétation féminine dans son film dramatique «Secret Sunshine» en 2007 dans lequel il a joué.
«Je suis vraiment reconnaissant et honoré. J'aimerais remercier le réalisateur Kore-eda qui est un grand artiste», a déclaré Song sur la scène. «Je voudrais aussi partager cette gratitude et honneur avec nos membres du casting, Kang Dong-won, Lee Ji-eun, Bae Doo-na et Lee Joo-young.»
«Broker», le premier projet de Kore-eda en langue coréenne, met en scène des relations entre des personnages autour d'une «boîte à bébés», où les gens peuvent déposer anonymement des nouveau-nés qu'ils ne peuvent pas élever.
Song interprète Sang-hyun qui vole un nouveau-né et le propose à la vente sur le marché noir, comme un «aimable voyou».
Une séquence du film «Broker» réalisé par Hirokazu Kore-eda. (Photo fournie par CJ ENM. Revente et archivage interdits)
Le réalisateur Park a noté que lui et Song ont reçu les prix alors qu'ils participaient au Festival de Cannes avec des films différents. Le festival n'attribue pas les Prix de la mise en scène et d'interprétation à une même œuvre.
«Si moi et Song étions venus à Cannes avec un film, l'un d'entre nous n'aurait pas pu gagner», a-t-il dit aux journalistes coréens après la cérémonie de clôture. «Comme nous sommes venus ici séparément, nous avons remporté des trophées en même temps.»
Il a également félicité Song pour son premier Prix d'interprétation à Cannes après plusieurs décennies de carrière sur le grand écran depuis son premier film «Le Jour où le cochon est tombé dans le puits» (1996). Les deux ont travaillé ensemble dans de nombreux films comme «Thirst, ceci est mon sang», «Sympathy for Mr. Vengeance» (2002) et «Joint Security Area» (2000).
«Je ne pouvais pas m'empêcher de courir vers lui», a confié Park qui s'est jeté sur Song et l'a serré dans ses bras après que son nom a été annoncé comme le lauréat du Prix d'interprétation masculine. «Il est apparu dans de nombreux bons films et il est temps pour lui de gagner le prix.»
Il a demandé à Song de lui accorder l'occasion de réaliser un nouveau projet ensemble.
Song, qui est devenu le troisième acteur asiatique à remporter le Prix d'interprétation masculine à Cannes après le Hongkongais Leung Chiu Wai de «In The Mood for Love» (2000) et le Japonais Yuya Yagira pour «Nobody Knows» (2004), a remercié le réalisateur pour ses félicitations chaleureuses.
«Je suis vraiment touché en tant qu'acteur qui a travaillé avec le réalisateur Park et s'est associé avec lui pour remporter un prix avec "Thirst"», a-t-il souligné. «Je n'oublierai jamais le moment où il a couru vers moi et m'a embrassé.»
Il a ajouté qu'il ne jouait pas dans le but de remporter une récompense mais continuait de s'efforcer de faire de bons films et cela l'a aidé à participer à des festivals de film internationaux et à recevoir un prix.
Par ailleurs, la Palme d'or est allée à «Triangle of Sadness» (Sans filtre) mis en scène par Ruben Östlund et le Grand Prix a été partagé par «Close» de Lukas Dhont et «Stars at Noon» de Claire Denis.
Le Prix du scénario a été décerné à Tarik Saleh qui a écrit et réalisé «Boy from Heaven» et Zar Amir Ebrahimi a remporté le Prix d'interprétation féminine.
«EO» de Jerzy Skolimowski et «Le Otto Montagne» (Les Huit Montagnes) signé par Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch ont été lauréats ex-æquo du Prix du Jury.
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(FIN)