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(Interview Yonhap) Le chef de l'Otice exhorte la Corée du Nord à faire un «petit geste» dans le moratoire sur les essais nucléaires

09.08.2023 à 18h50

SEOUL, 09 août (Yonhap) -- Le chef de l'Organisation du traité d'interdiction complète des essais nucléaires (Otice) a dit ce mercredi espérer voir la Corée du Nord faire un «petit geste» en s'engageant à ne pas procéder à ce qui serait son septième essai nucléaire.

Dans une interview exclusive accordée à l'agence de presse Yonhap à Séoul, Robert Floyd, secrétaire exécutif de l'Otice, a déclaré qu'il espérait voir «la Corée du Nord faire un petit geste pour construire des ponts de confiance avec d'autres pays».

Basée à Vienne, l'Otice est une organisation mondiale chargée de mettre en place le régime de vérification du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (Tice).

«Il s'agirait d'un premier pas utile et, sur cette base, nous pourrions, espérons-le, assister à des discussions et à des négociations ainsi qu'à un certain niveau de paix et de sécurité qui pourraient être construits sur cette base», a déclaré Floyd.

Pyongyang se préparait à effectuer ce qui serait son septième essai nucléaire. Il a effectué son sixième et dernier essai nucléaire en septembre 2017.

Floyd, qui s'est rendu en Corée du Sud pour la première fois en sa qualité de secrétaire exécutif de l'Otice, a ajouté qu'il souhaitait «engager avec les dirigeants» nord-coréens des discussions sur la suspension éventuelle des essais nucléaires.

«Mon souhait est d'avoir une conversation avec eux. Je ne voudrais pas préjuger de quoi que ce soit, mais cette conversation serait une chose merveilleuse», a-t-il déclaré.

Floyd, qui était auparavant directeur général du Bureau australien des garanties et de la non-prolifération avant de rejoindre l'Otice en 2021 en tant que chef, a souligné que la Corée du Sud était «impliquée dans les échanges techniques et l'interaction avec notre organisation afin d'améliorer le système de surveillance international et le centre de données international».

Le réseau mondial de l'Otice comprend 321 stations de surveillance à travers le monde, qui détectent les vibrations et les sons sismiques dans l'atmosphère et les océans, ainsi que les isotopes radioactifs pour détecter les essais nucléaires.

L'organisation dispose d'une station de surveillance à Wonju, à 87 km au sud-est de Séoul.

Robert Floyd, secrétaire exécutif de l'Organisation du traité d'interdiction complète des essais nucléaires, lors d'un entretien avec l'agence de presse Yonhap dans un hôtel de Séoul, le 9 août 2023.

Floyd s'est dit confiant dans la capacité de l'Otice à détecter «toutes les activités sismiques» qui ont lieu en Corée du Nord, affirmant que son système détecte «même les petits événements, tels que l'effritement des tunnels à l'intérieur du site d'essai de Punggye-ri», bien qu'il ne dispose d'aucun équipement de mesure à l'intérieur de la Corée du Nord.

Interrogé sur l'évolution de la technologie des missiles balistiques de la Corée du Nord et sur ses implications en matière de capacités de lancement d'ogives nucléaires, Floyd a précisé que le développement des missiles balistiques «n'était pas notre priorité». Il a souligné que l'objectif de son organisation était de «détecter tout pays, où qu'il se trouve dans le monde, susceptible de tester un engin nucléaire et de procéder à une explosion nucléaire».

Le chef de l'Otice a également souligné que l'organisation fournit des «informations objectives et indépendantes» sur les essais nucléaires à l'ensemble des 186 signataires du Tice.

La Corée du Nord, l'Inde et le Pakistan sont les seuls pays de l'annexe 2 de l'organisation à ne pas avoir signé le traité.

Les Etats-Unis, la Chine, Israël, l'Iran et l'Egypte l'ont signé mais ne l'ont pas encore ratifié.

Selon un responsable de l'Otice, plus de 2.000 essais nucléaires ont été effectués dans plus de 60 sites entre 1945 et 1996, date à laquelle le Tice a été adopté pour signature.

Depuis 1996, il y a eu moins de 12 essais, dont six effectués par la Corée du Nord, tous depuis 2000, a ajouté le responsable.

«Pour moi, c'est un succès. Et la raison de ce succès est que le système de surveillance international, ce mécanisme de vérification, est déjà en place et fonctionne déjà», a déclaré Floyd.

En ce qui concerne la ratification du Tice par les Etats-Unis et la Chine, Floyd a fait remarquer que leur «décision de ratifier est liée à diverses considérations géostratégiques». «Je me réjouirais certainement de toute initiative qui verrait la Chine et les Etats-Unis d'Amérique faire preuve d'un leadership digne d'un homme d'Etat pour faire avancer un traité tel que celui-ci», a-t-il dit.

En ce qui concerne la question de savoir si Séoul devrait acquérir ses propres armes nucléaires, Floyd s'est dit «encouragé» par le fait que le gouvernement a «défendu avec une fermeté inébranlable sa position en faveur d'une architecture mondiale solide pour la non-prolifération et, en fin de compte, pour le désarmement des armes nucléaires»..

«Je suis particulièrement fier de la force, du courage et de l'esprit d'initiative du gouvernement de la république de Corée, qui s'est montré ferme avec la grande majorité des Etats du monde sur ces questions importantes.»

Floyd a également souligné que l'Otice a entretenu des liens étroits avec la Corée du Sud au fil des ans, notant que Séoul a signé le Tice le premier jour où il a été ouvert à la signature en 1996.

«C'est un signe significatif de l'engagement de votre pays, et nous n'avons rien vu de moins que cet engagement fort (de la Corée du Sud) à l'égard de ce traité», a-t-il déclaré.

mathieu@yna.co.kr

(FIN)

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